COMMENT PEUT-ON ABANDONNER UN CHIEN, CE COMPAGNON QUI NOUS EST POURTANT LE PLUS FIDÈLE ?
Chaque année, on estime qu’environ 100 000 chiens et chats sont abandonnés en France. Puisque le phénomène ne semble pas s’estomper, Bibou Addict tente de comprendre comment on peut en arriver à abandonner son chien.
Si on ne parle que d’une estimation « à la louche » du nombre d’abandons en France, c’est bien parce qu’en France on n’est pas suffisamment organisé pour savoir qui sont ces Petits Poucets des Temps Modernes, d’où ils viennent, combien ils sont à subir ce traumatisme, ni même pourquoi ils en sont arrivés là. Alors que les membres de la Tribu Bibou Addict n’envisagent pas une seconde d’avoir à abandonner leur plus fidèle compagnon, alors que l’on rêve de pouvoir ENFIN tout partager avec Bibou (même nos vacances) et qu’on ne comprend pas ces milliers de « maîtres » qui abandonnent lâchement leur chien (ou leur chat), notamment au moment de partir en vacances… on a cherché à comprendre le pourquoi du comment peut-on abandonner son plus fidèle compagnon.
Mauvais maître, mauvais Hommes ?
Dans l’univers du chien, on entend souvent cette phrase : « il n’y a pas de mauvais chien, il n’y a que de mauvais maître ». Nous, on serait plutôt tentés d’affirmer qu’il n’y a que de mauvais Hommes. Si l’on peut parfois se laisser dépasser par la colère face à la violence de certains Hommes, on assiste aujourd’hui passivement à la diffusion de la haine dans le camp de ceux qui se disent pourtant être des « amoureux des animaux ». Et ils sont nombreux ces internautes qui ne savent pas se tenir sur les réseaux sociaux, exprimant des jugements sans état d’âme, insultant de manière odieuse et formulant parfois même des vœux de mort à l’attention des « monstres » qui ont commis cet acte « horrible » qu’est l’abandon.
Mais avant de dire STOP à la diabolisation de ces « affreux personnages » capables de laisser pour compte un être domestiqué et vulnérable qui leur avait pourtant offert tout son amour,il conviendrait peut-être de s’interroger sur les raisons qui poussent l’Homme à abandonner son plus fidèle compagnon. Car on entend aussi souvent cette phrase : « il vaut mieux prévenir que guérir ». Aussi, si l’on aspire à lutter efficacement contre l’abandon du chien, encore faudrait-il pouvoir mettre en œuvre des actions concrètes en matière de prévention… avant qu’il ne soit trop tard et que les bénévoles de la protection animale finissent par perdre tout espoir.
Des conséquences néfastes suite à la reconnaissance de l’acte d’abandon en tant que crime
Au sein de ces bienfaiteurs de la protection animale, qui n’hésitent pas à sacrifier leur vie de famille pour prendre soin de leurs pensionnaires à 4 pattes, nombreux sont ceux qui ont crié victoire lorsqu’en 2006, l’article 521-1 du Code Pénal a établi que « l’abandon d’un animal domestique, apprivoisé ou tenu en captivité, à l’exception des animaux destinés au repeuplement » est un crime punissable de 2 ans de prison et 30 000€ d’amende. Pourtant, ce qui semblait être une grande avancée pour la cause animale aurait contribué à renforcer la maltraitance de l’animal de compagnie, qui subit dorénavant des actes de cruauté d’un nouveau genre. Car pour éviter d’être inquiétés par la Police, les plus déterminés n’hésitent plus à arracher la puce électronique ou à amputer les oreilles de celui qu’ils abandonneront dans la foulée.
Ainsi, la menace de punition conduirait à de nouvelles dérives, car l’Homme peut être irresponsable au point de devenir cruel. S’il est nécessaire de pouvoir disposer de textes juridiques comme l’article 521-1 du Code Pénal pour être en capacité de « punir les méchants », il apparaît aussi que la menace de la punition, seule, ne suffise pas à lutter efficacement contre l’abandon (encore moins contre la maltraitance au sens premier du terme). En définitive, la punition sans prévention ne servirait qu’à assouvir le désir de vengeance de ceux qui se portent Partie Civile lors des procès, puisque le mal est déjà fait ! Surtout que les peines prononcées par les juges sont perçues comme insuffisantes, et qu’on arrive difficilement à faire appliquer les interdictions définitives ou provisoires de détenir un animal.
La prévention pour mieux servir la protection animale ?
Alors que la Loi a vocation à rendre justice et que la protection animale a pour mission de « protéger », c’est-à-dire de mettre en place les mesures visant à limiter la gravité des conséquences de la maltraitance et de l’abandon pour l’animal, sans toutefois en modifier la probabilité d’occurrence ; il apparaît qu’en fait ce soit bien la prévention qui fasse tant défaut à la cause animale. Plutôt que la menace de punition, la prévention se révélerait être le meilleur remède à l’abandon. Et pour pouvoir envisager des actions préventives efficaces et lutter valablement contre l’abandon (tout comme la maltraitance), il convient de s’interroger sur les motifs de l’abandon en France.
Les motifs d’abandon du chien en France
Nous avons contactée Céline RAVENET, directrice de la SPA d’Hermeray jusqu’au printemps 2018, qui a consacré toute sa vie à la protection animale. Au cours de sa carrière, Céline RAVENET a rencontré des centaines de « propriétaires » qui ont contacté la SPA en vue d’abandonner le chien de la famille. Si l’on peut être tenté de juger ces personnes, on peut aussi leur reconnaître un certain courage : celui d’avoir pris leurs responsabilités et d’assumer cet abandon, plutôt que d’agir à l’abri des regards, au bord d’une route peu fréquentée ou au fin fond de la forêt… Quoi qu’il en soit, un certain nombre de motifs ressortent régulièrement à l’occasion de ces abandons dits « responsables » :
Voici donc les principaux motifs qui seraient avancés par les propriétaires de chien qui décident de s’en séparer et de le confier à une association de protection animale. Et ces principaux motifs d’abandon, on les trouve aussi régulièrement sur le Web : sur les annonces de « cession contre bons soins » et même sur les annonces de (re)vente d’un animal ; car un animal racé, même d’occasion, a toujours une valeur marchande. Et sur le marché de l’occasion, on se sent souvent obligé d’expliquer pourquoi on souhaite se séparer du « bien » dont on ne veut plus pour mieux accrocher l’acheteur… Quitte à le prendre par les sentiments…
Ces motifs d’abandon sont-ils valables pour autant ?
Ce qui est sûr, c’est que les acteurs de la protection animale n’ont souvent pas d’autre choix que de prendre en charge ces laissés pour compte… Et tous ceux qui se définissent comme des « amoureux des animaux » n’en peuvent plus d’entendre les bonnes excuses de ceux qui abandonnent leur fidèle compagnon.
On deviendrait presque intolérant face à l’abandon, quitte à mettre tout le monde dans le même sac… Parce qu’au fond, on n’arrive pas à comprendre que le chien ne soit pas considéré comme un membre à part entière de la famille. On n’arrive pas à comprendre pourquoi le chien est aussi mal intégré au sein de notre société, alors qu’il partage nos vies depuis des milliers d’années et que c’est bien l’Homme qui est à l’origine de la création de plus de 300 races de chien, qui présentent toutes des spécificités !
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